Le fiasco de Ferrari au Grand Prix du Canada : une analyse approfondie
Le Grand Prix du Canada 2024 devait être l’occasion pour Ferrari de confirmer sa victoire à Monaco et de s’imposer comme le favori de la saison. Cependant, les résultats des qualifications ont été une véritable douche froide pour l’écurie italienne, avec aucune de leurs voitures en Q3. Cet article vise à analyser les raisons de cet échec surprenant et à évaluer les conséquences pour Ferrari dans la suite de la saison.
Une absence de rythme déconcertante
Dès les essais libres du samedi, les premiers signes d’alerte sont apparus pour Ferrari. Charles Leclerc, à huit dixièmes du meilleur temps, se plaignait d’une voiture « tout simplement lente ». Cette absence de rythme s’est confirmée en qualifications, où Ferrari s’est retrouvé derrière Aston Martin, Red Bull et même la Williams d’Alex Albon.
Leclerc, visiblement déçu, a déclaré : « Nous ne sommes tout simplement pas assez rapides, malheureusement c’est tout. En EL3, nous n’étions nulle part sur le sec. En qualifications, nous n’étions nulle part non plus sur le sec. » Le pilote monégasque a souligné un manque d’adhérence important, particulièrement dans le premier secteur, entraînant un effet boule de neige sur l’ensemble du tour.
Les hypothèses initiales de Ferrari
Ferrari a conçu une voiture moins pointue et plus facile à piloter pour cette saison, privilégiant le rythme de course et la gestion des pneumatiques. Cependant, cette approche peut entraîner des difficultés à faire monter les pneus en température, un problème récurrent chez Red Bull ces deux dernières années.
Fred Vasseur, le patron de l’écurie Ferrari, a expliqué : « Le rythme était correct hier [vendredi] dans les deux conditions, mouillées et sèches, et nous avons eu un peu plus de mal ce matin à faire fonctionner les pneus pour le virage 1. Nous perdons plus de 50% de l’écart dans le virage 1. » Carlos Sainz a confirmé le manque d’adhérence et des problèmes de comportement de la voiture par rapport à Monaco.
Une erreur stratégique en Q2
Un autre facteur a joué en défaveur de Ferrari : la décision d’envoyer leurs pilotes en piste avec des pneus neufs pour leur premier run en Q2, les obligeant à utiliser des pneus usés pour la fin de la séance. Cette stratégie, basée sur une crainte erronée de pluie en fin de Q2, a privé Leclerc et Sainz de l’adhérence supplémentaire des pneus neufs au moment crucial.
Leclerc, visiblement agacé, a insisté sur la nécessité de revoir cette décision avec l’équipe. Ce n’est pas la première fois que Ferrari se fait piéger par une mauvaise interprétation des prévisions météorologiques en qualifications.
Les conséquences pour Ferrari
Sans cette erreur stratégique, Ferrari aurait probablement eu au moins une voiture en Q3, Sainz ayant perdu trois dixièmes dans le dernier virage à cause d’une erreur. Avec un top 7 final séparé de seulement 0,280s, tout était encore possible.
Vasseur a tenu à relativiser cet échec, soulignant la sortie de piste de Sergio Perez en Q1 malgré une Red Bull en tête du championnat des constructeurs. Il a également insisté sur la nécessité de se concentrer sur la suite : « Nous devons être satisfaits du fait que la lutte soit si serrée. Bien sûr, quand on est 11e et 12e, on n’est pas content. Nous allons pousser et nous reviendrons. Nous devons revenir plus forts la prochaine fois. »
Une tendance inquiétante pour Ferrari et Red Bull ?
Un autre point à noter est que ni Ferrari ni Red Bull n’ont été aussi compétitives qu’en début de saison depuis les mises à jour apportées à Imola, tandis que McLaren et maintenant Mercedes ont fait de grands progrès. Se pourrait-il que Ferrari et Red Bull se soient également mis en difficulté en cherchant à améliorer leurs voitures ?
Le Grand Prix du Canada a mis en lumière les faiblesses actuelles de Ferrari, mais l’écurie italienne devra rapidement trouver des solutions pour ne pas laisser la concurrence prendre le large. La suite de la saison s’annonce passionnante, avec une bataille plus serrée que jamais entre les écuries de pointe.